vendredi 25 novembre 2016

34 - Les Visages de Dieu

Auteur : Mallock
Éditeur : Pocket

J'ai découvert le commissaire Amédée Mallock dans Les Larmes de Pancrace, une histoire que j'avais adorée et dévorée en me promettant de parcourir les aventures précédentes. On remonte donc le temps et me voici plongée dans la toute première aventure de cet ours au cœur tendre, usant d'opium pour synthétiser les indices récoltés au cours de ses enquête sous forme de rêves prémonitoires, plongé cette fois dans une affaire de serial killer au cœur de Paris.

Les visages de Dieu est le premier tome des Chroniques barbares, et de la barbarie on en a à revendre ici. Le Maquilleur, c'est ainsi que les flics ont surnommé ce tueur en série, qui s'amuse à maquiller ses victimes après les avoir droguées et leur avoir fait subir les pires tortures possibles. Le commissaire en charge de l'enquête patine, et c'est donc le très célèbre et redouté "Mallock-le-sorcier" qui va reprendre l'enquête, aidé de son équipe de choc et de ses précieuses visions.

Quel plaisir de retrouver ce cher Mallock, un personnage à la fois ours et caramel, au caractère bien trempé, qui a vu les pires horreurs possibles au cours de sa vie, mais qui ne reste vraiment marqué que par l'une d'elles : la mort de son fils. Et il y repensera souvent au cours de cette histoire, le Maquilleur ayant choisi parmi ses cibles une fillette et un bébé. Et il faut avoir le cœur bien accroché lorsqu'on découvre les nombreuses tortures que ces victimes ont subies, de l'amputation à l'empalement... et j'en passe. 

Donc oui il y a beaucoup d'horreurs dans ce livre, mais nous ne sommes pas ici dans ces histoires qui ne proposent qu'une surenchère d'images sanglantes et morbides pour attirer le public sans intrigue pertinente. Car nous sommes dans un Mallock, auteur éponyme de son héros. Et dans un Mallock, l'attrait se fait tout d'abord par une écriture vraiment belle, qu'on prend plaisir à lire. Loin d'être un simple roman de gare, un Mallock, c'est de la littérature. Ensuite il y a l'intrigue, dans un Mallock, elle est complexe, très bien ficelée, et pleine de suspense et de surprises. Et enfin il y a les personnages, notre cher commissaire bien évidemment, tellement attachant, mais également son équipe, son entourage, les rôles secondaires... Tous sont crédibles, bien définis, on s'y attache ou on les déteste, bref, quand on lit un Mallock, on vit l'histoire à fond. 

Avec tout ça, moi, les Mallock, j'en suis fan !

Et puisque j'ai eu la chance, grâce à Babelio, de rencontrer l'auteur et d'avoir un autographe dans mon exemplaire des Larmes de Pancrace, pour le plaisir je vous le remets ici !

vendredi 18 novembre 2016

33 - La-Belle-est-venue

Auteur : Jacques Sadoul
Éditeur : J'ai Lu

La-Belle-est-venue est ma troisième incursion dans l’œuvre de Jacques Sadoul, après La mort du héros et Le ballet des sorcières, que j'avais beaucoup aimés. Nous sommes ici dans un genre très différent, mêlant questions métaphysiques, Égypte antique et fantastique. Et je me suis régalée.

Julien, la trentaine, chasseur de papillons, un peu sportif et amateur de femmes, est victime d'une crise cardiaque. À l'hôpital, son cœur s'arrête, et pendant quelques minutes, Julien est mort. Son corps en tous cas, car son esprit libéré survole la scène, en note tous les détails, avant de se retrouver dans un long tunnel puis face à un être de lumière débordant d'amour. Mais son heure n'est pas venue, et Julien doit réintégrer son corps, conscient d'avoir vécu quelque chose de très particulier, que dans le jargon on appelle NDE, Near Death Experience. À son réveil, son médecin l'oriente vers un psychiatre qui mène des recherches sur ce sujet, et qui lui propose, grâce à des séances d'hypnose et de relaxation, de revivre cette expérience. Mais au lieu de retrouver l'être de lumière, ce sont ses vies antérieures que Julien découvre à chaque séance, notamment celle de Gaëtan Duvernois, sa précédente incarnation, et celle de Méritré, une jeune Égyptienne ayant vécu au temps de Néfertiti, dont elle était une très proche amie...

J'ai tout simplement adoré cette histoire qui mêle habilement les récits de Julien et de Méritré, à la découverte des secrets de l'Égypte Antique et de la belle Néfertiti, dont on sait si peu de choses. Le récit est à deux voix, le style également, puisqu'on passe aisément d'un style moderne, rythmé, drôle lorsqu'on suit Julien à un style beaucoup plus littéraire, posé et poétique lorsqu'on en vient à Méritré. Comme dans Le ballet des sorcières, j'ai été ravie de découvrir un roman extrêmement bien documenté, et encore plus ici puisque l'Égypte Antique m'a passionnée pendant bien longtemps (depuis ma découverte du Dieu Fleuve, de Wilbur Smith, loin d'être une référence historique mais que j'ai lu et relu de nombreuses fois avec avidité). Mais on est loin du roman historique classique, et l'originalité de l'intrigue passe par le fait que l'histoire se construit autour de ces expériences sous hypnose avant de prendre vie dans notre réalité. L'auteur nous fait part de ses croyances, qu'on partage ou non, sur la dissociation de l'âme et du corps, et la réincarnation. Mais moi j'ai juste envie d'y croire. Ça m'amuse vraiment de partir du principe que tout ça est vrai, que le karma existe, que l'âme qui m'habite a vécu mille autres vies passionnantes, et j'aimerais bien aussi pouvoir "rencontrer" mes "moi" antérieurs ! Mais bon, je divague... 

Tout ce discours pour vous faire comprendre à quel point j'ai été fascinée et absorbée par ce roman, qui est réellement une très belle découverte. Merci à Ellane de me l'avoir mis entre les mains !




jeudi 3 novembre 2016

31 et 32 - Agatha Raisin enquête - Pas de pot pour la jardinière / Randonnée mortelle

 
Auteur : M. C. Beaton
Éditeur : Albin Michel
















À peine les tomes 3 et 4 des aventures d'Agatha Raisin sortis, j'ai eu envie de me replonger dans la vie trépidante de cette quinquagénaire, jeune retraitée, qui essaie de s'acclimater au climat campagnard après des années de vie londonienne en tant que femme d'affaires impitoyable et crainte de tous. Car elle est exécrable notre Agatha, mais tellement attendrissante aussi ! Je ne sais pas si je la déteste ou bien si je l'adore. Le fait est qu'elle a toujours le chic pour se retrouver au milieu d'enquêtes policières, et qu'elle a pris le goût de les résoudre elle-même ! Enfin, soyons francs, elle n'est pas toute seule, puisque son charmant voisin James Lacey l'accompagne volontiers dans ces investigations...

Dans Pas de pot pour la jardinière, Agatha et James découvrent le corps d'une habitante du village planté dans son jardin. Cette histoire est dans la veine des 2 premiers tomes, même ton, même humour, même Agatha, toujours aussi gaffeuse et désireuse de se mettre au premier plan coûte que coûte. Je dirais que ce tome 3 est sans surprise, mais tout aussi distrayant que les tomes précédents.

Par contre le tome 4, Randonnée mortelle, marque un vrai tournant dans les aventures d'Agatha. Cette fois, l'enquête passe au second plan, laissant la part belle au duo Agatha / James qui prend vraiment de l'ampleur. Je n'en dirai pas plus, Agatha étant ce qu'elle est, elle vous réserve encore quelques belles surprises.

Encore une fois, les aventures d'Agatha Raisin ne cassent pas trois pattes à un canard, mais c'est distrayant, sans prise de tête, et de temps en temps ça fait juste DU BIEN ! Et du coup, j'ai hâte de découvrir la suite, à quand la parution en France ?