lundi 26 mai 2014

25 - La Trilogie de la Lune T1 - La Lune seule le sait

Auteur : Johan Heliot
Éditeur : Folio
Publié en : 2007

C'est dans le cadre de la dernière session du Club Sormand que je me lance dans cette lecture d'un genre que je connais peu, le steampunk (définition ci-dessous). J'avoue que je partais avec un peu de réticence et pas mal d'a priori sur ce livre, allez savoir pourquoi... Alors qu'en est-il réellement de ce roman de Johan Heliot, La Lune seule le sait ?

Pour aussi bizarre que cela puisse paraître, le personnage principal de ce roman n'est autre que... Jules Verne. Oui, le Jules Verne que nous connaissons, auteur visionnaire de chefs-d’œuvre tels que De la Terre à la Lune. De retour de son exil volontaire aux Caraïbes, Jules Verne se voit confier une mission cruciale pour les opposants à l'Empire : aller sur la Lune afin d'y retrouver Louise Michel (oui, oui, celle de la Commune). Car il faut savoir que dans un contexte historique somme toute très réaliste, Johan Heliot a intégré quelques "petites" touches personnelles, comme par exemple l'arrivée sur Terre des Ishkiss, un peuple extra-humain en voie d'extinction qui a offert à l'Empire ses technologies spatiales en échange du savoir technique qui leur permet de survivre, créant une alliance qui, au premier abord, n'est que bénéfices pour les deux parties, mais qui s'avère être bien plus que ça...

Vous comprenez maintenant mieux pourquoi j'ai ouvert cet ouvrage du bout des doigts... Mais si vous voulez tout savoir, le bilan n'est pas totalement négatif, et c'est une lecture que je ne regrette pas. L'histoire est très bien écrite, un roman d'aventures comme on les aimes avec un Jules Verne qui ressemble tout à fait à l'image qu'on peut en avoir. J'ai bien aimé les tenants et les aboutissants de cette alliance Empire/Ishkiss, mais pour moi ce n'est pas le principal attrait de ce roman. Ce qui en fait tout son intérêt, c'est ce monde remodelé par Johan Heliot, avec ces descriptions on ne peut plus originales des extra-humains, leur nature, leur pensée, leur politique, leurs technologies. Toute cette fiction futuriste s'intègre parfaitement au Second Empire que l'on connait. Mais une fois passé l'attrait de la nouveauté, ça devient long, et j'ai bien peiné à terminer ce roman.

Mais bon, je vous le conseille quand même, La Lune seule le sait est un roman qui ne peut que faire du bien à votre imagination !


On croit coucher de simples mots faits d’encre et de passion sur le papier, puis l’on s’aperçoit un jour que c’est de chair et de sang qu’il s’agit… 


Extrait de Wikipédia :
L'expression steampunk, qui signifie littéralement punk à vapeur, parfois traduite par futur à vapeur, est un terme inventé pour qualifier un genre de littérature né à la fin du XXe siècle, dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du XIXe siècle. Le terme fait référence à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne. Aujourd'hui le steampunk est considéré comme un esthétisme pouvant intéresser à la fois des œuvres littéraire fantastique, de fantasy, d'anticipation et certains sous-genres de la science-fiction.


jeudi 15 mai 2014

24 - Ayana

Auteur : Leïla Rogon
Éditeur : Elenya éditions
Publié en : 2013

Le dernier Masse Critique m'a permis de découvrir ce conte fantastique paru aux éditions Elenya, Ayana. Je tiens avant tout à remercier Babelio et l'éditeur, pour ces partenariats très réussis qui font le bonheur des lecteurs.

Nous faisons la rencontre d'une petite oprheline, Ayana, adoptée à l'âge de 2 ans par un couple ne pouvant avoir d'enfants, Pipa et Sylvain. Ayana grandit au milieu des livres fantastiques qu'elle dévore, et, depuis quelques temps, des rêves bizarres viennent la hanter le soir venu, des rêves peuplés de petits hommes, de dragons, d'elfes... Mais Ayana va rapidement découvrir qu'un simple mur sépare le rêve de la réalité, alors que son père adoptif semble pris d'un mal étrange et inquiétant.

Ayana est un court conte fantastique d'un peu moins de 100 pages, qui se lit en une heure et nous laisse ensuite un doux sentiment nostalgique au fond du cœur. Car c'est un retour en enfance que nous vivons en découvrant ces pages, du temps où les histoires de nos livres prenaient vie et que nous devenions nous-mêmes les héros de ces pages, à la faveur du soir. Je ne dis pas que je ne "vis" plus mes livres aujourd'hui comme je le faisais avant, mais l'imagination d'un adulte ne sera jamais comparable à celle sans limite d'un enfant...

Un très joli conte comme je les aime, que je vous recommande chaudement.


Était-elle en train de rêver ? Pourtant, elle avait la sensation de sentir la chaleur du feu la réchauffer. L'humidité de l'herbe avait mouillé son pyjama. Mais ça ne prouvait rien ! Tout avait l'air si réel et pourtant ce Petit peuple n'existait que dans les contes de fées.

Anna Jeckins se demanda si son travail ne commençait pas un peu à lui monter à la tête. Trop de surmenage ! Elle devrait sans doute prendre quelques jours de vacances.
- Bonjour future lectrice, me vois-tu? Nous avons établi notre premier contact lorsque tu as touché ma couverture. J'ai senti tes doigts contre mon dos. Tu as caressé ma tranche. Tu m'as chatouillé et donc réveillé.
Elle sursauta et d'un geste brusque en fit tombé le livre.

À l’étage, Ayana dormait tranquillement dans son lit. Mais la jeune fille fut dérangée par un bruit étrange. Elle sursauta dans son lit. Le mur à sa gauche se gorgeait d’humidité, libérant de nombreux petits insectes lumineux. Ayana ne put s’empêcher de s’approcher et d’y coller les doigts. Elle tapota doucement à plusieurs endroits, glissant un doigt puis un autre, pas très rassurée, puis finit par traverser.

  

23 - Elle était si jolie

Auteur : Nicolas Carteron
Éditeur : Grannonio
Publié en : 2012


Suite à ma lecture de son titre Se souvenir des beaux lendemains, je poursuis ma découverte de l'univers de Nicolas Carteron avec ce thriller, Elle était si jolie. Rappelons-le, cet auteur m'avait été chaudement recommandé par un membre de Babelio, qui comparait son talent à celui de Maxime Chattam. Quelques échanges sur Facebook avec Nicolas Carteron m'ont ainsi fait découvrir un jeune homme passionné et très sympathique, qui nous donne envie de nous plonger dans son œuvre...

C'est avec la célèbre chanson d'Alain Barrière en tête que j'entame cette nouvelle histoire, Elle était si jolie. Ana, une adorable bambine de 6 mois, est kidnappée dans son berceau parisien par une nuit glaciale. C'est la résolution de cette affaire que nous allons suivre ici, à travers ce récit à plusieurs voix : celle du kidnappeur tout d'abord, qui va nous expliquer le pourquoi de son méfait et la dureté de son enfance ; celle d'Adrien, un jeune étudiant fauché qui par le plus grand des hasards se trouvait sur les lieux du crime, une caméra à la main ; celle du lieutenant en charge de l'enquête ; et bien sûr celle de Léna, la mère désespérée.

Ce thriller part d'une idée, certes classique, mais avec des tenants et des aboutissants assez originaux. Le "pourquoi du comment" n'est finalement rien de tout ce que nous avons pu imaginer, et je dis chapeau à Nicolas Carteron pour m'avoir menée en bateau comme ça. Mais j'ai quand même trouvé que ce roman était un cran au-dessous de Se souvenir des beaux lendemains, qui était selon moi plus original, plus travaillé, aussi bien dans l'histoire que dans l'écriture. Dans Elle était si jolie, j'ai eu tout du long l'impression de survoler l'histoire sans jamais vraiment y entrer. Difficile ainsi d'éprouver de l'empathie pour les parents, ni pour l'enfance du kidnappeur... Et c'est dommage. 

Je tiens quand même à préciser que ce roman est antérieur à Se souvenir des beaux lendemains, il est donc évident que l'auteur évolue dans le bon sens et gagne en maturité au fur et à mesure de ses publications. Alors je n'ai qu'une chose à dire à Nicolas Carteron, persévérez, vous êtes sur la bonne voie !


samedi 10 mai 2014

22 - La chambre des curiosités

Auteurs : Douglas Preston & Lincoln Child
Éditeur : J'ai Lu
Publié en : 2005

La 8e session de CaroLire m'a permis de découvrir ce roman de Preston & Child, La chambre des curiosités, qui hante ma bibliothèque depuis l'année dernière.

L'intrigue de ce thriller scientifique démarre à Manhattan, lorsque des ouvriers tombent par hasard sur un charnier vieux de plus de 100 ans alors qu'ils travaillent sur le chantier d'un grand et puissant promoteur. Au Muséum d'histoire naturelle, Nora, chercheuse en archéologie, reçoit la visite d'un mystérieux agent du FBI, Pendergast, qui lui demande son aide dans cette enquête. Les indices vont ainsi se succéder et mener à une résolution de cette affaire sordide du siècle passé, alors qu'une jeune femme est retrouvée morte dans Central Park, le tueur l'ayant disséquée dans le but de prélever sa moelle épinière.

L'intrigue de départ pose rapidement de nombreuses questions au lecteur. Pourquoi un agent du FBI de la Nouvelle-Orléans s'intéresse-t-il autant à cette affaire vieille de plus d'un siècle au cœur de Manhattan ? Dans quelles circonstances sont mortes les 36 victimes du charnier ? Et, surtout, quel est donc le lien entre cette histoire passée et les récents meurtres commis aux alentours du Muséum d'histoire naturelle ? Autant de questions qui trouveront rapidement des réponses tout au long de ce roman, les auteurs entretenant sans peine le suspense et l'intérêt du lecteur. Il faut dire que la résolution de chaque mystère nous ouvre les portes sur un mystère plus grand, le tout jusqu'à la révélation finale, passionnante et terrible.

A la limite du fantastique, ce thriller scientifique se lit vite, un véritable page-turner à l'américaine comme on les aime. J'ai passé un très bon moment de lecture avec La chambre des curiosités, je le recommande sans hésiter.


- Quelle est donc cette expression dont usent les Arabes pour décrire l’ange de la mort ? fît à mi-voix Pendergast, comme pour lui-même. L’exterminateur des plaisirs terrestres. Quelle pensée magnifique !

La vieille femme eut un petit rire méprisant.
- Mon cher petit, tu sais aussi bien que moi qu'il y a mille brutes sanguinaires pour un sage. En offrant à Einstein deux siècles pour parfaire son œuvre scientifique, tu donnes deux siècles à tous les autres pour progresser en barbarie.



dimanche 4 mai 2014

21 - Blood Song T1 - La voix du sang

Auteur : Anthony Ryan
Éditeur : Bragelonne
Publié en : 2014

Un nouveau Masse Critique m'a permis de découvrir en avant-première ce titre de Bragelonne : Blood Song T1 - La voix du sang. Avant de commencer, je remercie chaudement Babelio et l'éditeur, qui ont eu la charmante attention de transformer un banal mois d'avril en Noël...

La voix du sang... Rien à voir avec La voie de la colère que j'ai adoré et chroniqué récemment sur mon blog, les voie/voix sont différentes et les seuls points communs sont l'éditeur et le genre. Non, La voix du sang, c'est autre chose. Présenté par l'éditeur comme LA révélation Fantasy 2014, à mi-chemin entre Gemmel et Rothfuss, ce roman d'Anthony Ryan a de quoi en ravir plus d'un, moi la première (même si je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir Gemmel et Rothfuss, honte à moi).

On peut facilement différencier deux parties distinctes dans ce premier roman, qui commence comme un roman d'initiation, je pourrais dire classique : on prend un gamin, on l'entraîne à la dure, on en fait un guerrier qui devient un héros manipulé par des puissances qui le dépassent... Mais tout ça est raconté de telle manière qu'une fois entamée l'histoire de Vaelin, il est quasiment impossible de refermer le livre. L'écriture est efficace, directe, rythmée... Le monde présenté est on ne peut plus crédible et réaliste. Et on n'a clairement aucune envie de quitter Vaelin pour retourner à la vie "réelle". J'ai trouvé la seconde partie du roman un peu moins addictive, avec peut être avec un peu trop de longueurs. Vaelin est plongé dans les manigances politiques de son Royaume, mais également confronté à la découverte de la voix du sang qui l'habite depuis tout petit. Entre récits de batailles et résolution de mystères, l'auteur nous perd un peu. Mais nous sommes déjà tellement attachés à cette histoire que le plaisir est quand même là. J'ai à plusieurs reprises pensé que ce premier pavé serait mieux passé en deux tomes, mais c'est sans compter sur la fin de cette histoire, qui nous ouvre les portes sur les nombreuses aventures que nous pourrons vivre aux côtés de Vaelin dans les tomes suivants. Aucun regret, donc !

A la limite du coup de cœur, mais très certainement un excellent roman de Fantasy, cette histoire d'Anthony Ryan n'est pourtant que son premier chef-d'oeuvre, et je compte bien suivre cet auteur prometteur sur les suivants.


- Que sais-tu de la Foi, Frentis ?
- C'est c'que les gens croivent qui s'passe après la mort.
- Et que se passe-t-il après la mort ?
- On rejoint les autres Défunts et on donne des coups d'main aux vivants.

- Continuez de mener la vie dure à ces hommes, mais n'allez pas vous étonner si, d'ici un mois, il ne vous reste plus que des éclopés à envoyer au combat.
[...]
- Le combat est une affaire sérieuse, ma sœur. Un entraînement délicat engendrera des soldats délicats, qui à leur tour donneront des cadavres délicats.

Seules les leçons que nous dispense la vie permettent aux enfants de devenir des hommes.